Les professionnels de la maternité vous proposent des compléments de préparation commerciale pour nourrissons (PCN) ? Vous avez peur que cela remette complètement en question votre projet d’allaitement exclusif ? Nous allons ici faire le tour de vos questions et inquiétudes. L’objectif : vous éclairer sur ce sujet et vous offrir des conseils pratiques pour préserver un allaitement exclusif, même lorsque ces compléments deviennent nécessaires.
Cet article est basé sur mes échanges avec Céline Bourganeuf, infirmière et consultante en lactation IBCLC dans l’épisode 114 de Milkshaker.
Qu’est-ce qu’un complément de PCN pour nourrissons ?
Il est important de faire une distinction claire : le terme “lait maternisé” est trompeur, car il peut laisser entendre que ces préparations commerciales se rapprochent du lait maternel, ce qui n’est pas le cas. Ces compléments sont des substituts à base de préparation commerciale pour nourrisson, souvent utilisés lorsque le bébé présente des difficultés particulières, comme une perte de poids importante ou des problèmes de succion. Ils permettent de fournir rapidement des nutriments, mais leur introduction doit être encadrée pour ne pas perturber l’allaitement.
Quand accepter les compléments de PCN quand on souhaite allaiter ?
Face à une proposition de compléments de lait à la maternité, il est essentiel de garder à l’esprit qu’il n’y a souvent pas d’urgence immédiate. La perte de poids chez un nouveau-né est un phénomène physiologique normal. Le corps du bébé libère des corps cétoniques pour répondre à ses besoins énergétiques avant le retour à une stabilité pondérale naturelle.
Avant de donner un accord, il est recommandé de poser des questions pour comprendre la nécessité du complément :
- Mon bébé présente-t-il des signes médicaux exigeant un complément ?
- Existe-t-il d’autres alternatives pour soutenir la lactation ?
Si vous avez des doutes, n’hésitez pas à demander un deuxième avis, que ce soit d’un pédiatre, d’une sage-femme ou d’une consultante en lactation idéalement .
Comment préserver l’allaitement exclusif après un complément PNC à la maternité ?
Si l’introduction d’un complément s’avère nécessaire, plusieurs actions existent pour limiter son impact sur la lactation :
1. Respecter les quantités adaptées
Un nouveau-né a un estomac très petit. Au premier jour, il ne peut contenir que l’équivalent d’une cerise ; au troisième jour, celui d’un abricot. Donner des quantités excessives (par exemple, 90 ml de préparation commerciale pour nourrisson) peut surcharger le bébé, provoquer des régurgitations et réduire son intérêt pour le sein ce qui limitera la stimulation de la lactation et donc sa mise en place.
2. Maintenir la stimulation de la lactation
A Chaque prise de PCN, il est essentiel d’exprimer son lait, soit manuellement, soit à l’aide d’un tire-lait. Cette stimulation imite la succion du bébé et favorise la production de lait en maintenant les niveaux de prolactine.
3. Éviter les cercles vicieux
L’usage non encadré des compléments de lait peut entraîner un cercle vicieux : moins de tétées au sein, une lactation qui diminue, et un recours accru aux préparations commerciales pour nourrissonl. Une surveillance attentive et des ajustements rapides peuvent éviter ces situations.
Complément PCN et allaitement : comment identifier les problèmes sous-jacents ?
L’introduction de compléments de PCN à la maternité répond souvent à une problématique particulière. Il peut s’agir de :
- Problèmes de succion : un bébé peut avoir des difficultés à s’accrocher au sein ou à drainer le colostrum/lait efficacement.
- Prématurité : un bébé né avant terme peut être trop faible pour téter correctement.
- Problèmes médicaux : jaunisse, fatigue liée à la photothérapie ou autres conditions néonatales.
Une évaluation approfondie par des professionnels spécialisés est indispensable pour résoudre ces problèmes sans compromettre l’allaitement.
Compléments de PCN : quelles bonnes pratiques pour un allaitement exclusif ?
Si des compléments de préparation commerciale pour nourrisson ont été introduits pendant votre séjour à la maternité, sachez qu’il est possible de revenir à un allaitement exclusif. Voici quelques étapes clés :
- Reprendre progressivement les tétées. Offrez le sein en priorité, même si le bébé est encore complété par des préparations commerciales pour nourrisson.
- Favoriser le contact peau à peau : Cette pratique stimule naturellement la lactation et rassure le bébé. Sur ce sujet je vous invite à écouter l’épisode dans lequel Suzanne Colson explique le biological nurtering.
- Travailler avec une consultante en lactation.. Ces expertes peuvent vous guider pour adapter les quantités, corriger les problèmes de succion et stimuler la production de lait.
En conclusion : on s’informe et on s’entoure !
L’introduction de compléments de lait à la maternité n’est pas un échec. Avec les bonnes informations et un soutien adapté, il est tout à fait possible de concilier compléments et allaitement exclusif. Prenez le temps de poser des questions, de comprendre les enjeux et de solliciter des avis supplémentaires si nécessaire. Chaque situation est unique, mais l’objectif reste le même : assurer le bien-être du bébé tout en respectant les choix de chaque parent.
Pour aller plus loin et arriver à la maternité avec le plein d’informations, n’hésitez pas à écouter l’épisode 113. Il aborde les bases de l’allaitement et les premiers jours à la maternité. Votre expérience et vos choix comptent, alors prenez le temps de vous informer !
