Vous étiez au taquet sur cette nouvelle étape de la vie de votre bébé, mais rien à faire, il refuse la diversification alimentaire ! Quand devez-vous vous inquiéter ? Quels des moyens pour entraîner votre petit ? Que faire si cela s’installe ? Je vous explique tout !
Cet article est basé sur mes échanges avec Marie Ruffier Bourdet, ergothérapeute spécialisée en périnatalité dans l’épisode 67 de Milkshaker.
Comment repérer un bébé qui refuse la diversification alimentaire ?
Qu’est-ce que la préférence « lait -solide » ou « sein-solide » ?
On l’évoque pour un enfant qui ne veut pas passer à l’alimentation solide : purée ou morceaux. Il se réfugie dans l’alimentation lactée au sein ou au biberon.
À partir de quel âge peut-on voir les signes ?
Le développement du bébé est composé de phases propices pour les apprentissages. Pour l’alimentation, la période privilégiée se situe entre 6 et 12 mois. Lorsque tout se passe bien, le petit porte les objets à la bouche et il montre son intérêt pour la nourriture qui l’entoure. Les purées peuvent alors être introduites, puis les morceaux au moment où il tient assis.
A contrario, le comportement de votre petit doit vous interpeller si :
- Il ne porte rien à la bouche.
- Il met à la bouche uniquement ce qui ne se mange pas.
- Il présente une sensibilité exacerbée : avec plus de mimiques, de réflexes nauséeux, de reflux.
- Son attitude dans le transat ou la chaise haute témoigne que ce n’est pas un moment agréable pour lui.
Cela montre une faiblesse dans la transition entre l’alimentation lactée et solide qui doit se faire entre 4 mois révolus et 6 mois.
Quand faut-il s’inquiéter ?
Réagir rapidement empêche la difficulté de s’installer. Les parents ont souvent peur de s’affoler pour rien, ils ne veulent pas déranger les professionnels de santé et se disent que « ça va passer ».
Si après deux ou trois semaines d’essais progressifs et en petite quantité :
- Votre enfant ne montre toujours aucun intérêt pour la nourriture ?
- Au contraire, il a des réactions d’alerte et de défense ?
Alors, je vous recommande de consulter un spécialiste de l’alimentation et de l’oralité.
Enfin, petite chasse aux idées reçues : les bébés allaités n’ont pas plus de difficultés que ceux nourris au biberon !
Que faire pour l’aider à accéder à la diversification alimentaire ?
Comment le préparer avant de commencer la diversification alimentaire ?
Vous pouvez démarrer en lui proposant des hochets pas trop gros, longs et fins qui vont l’entraîner à orienter sa langue.
Pour qu’il acquière le réflexe d’écrasement qui est indispensable avec les aliments, donnez-lui des hochets qui peuvent se presser. Angel bliss offre des objets très adaptés. Ceux de Oli and Carol qui ressemblent à des aliments, lui permettent en plus de s’accoutumer aux formes et couleurs de la nourriture.
Pour l’habituer à utiliser les outils qui servent à manger, les pré-cuillères Num Num sont un bon investissement.
N’ayez pas peur que votre bébé enfonce ces hochets dans la bouche. En explorant l’ensemble des parois de façon sensorielle, il se familiarise à la diversification alimentaire.
Que faire pour que les repas se passent bien ?
Commencez par le lait pour qu’il soit rassasié. Cela lui évite la frustration. Ensuite, observez votre enfant et tentez de vous adapter à ses besoins et envies. S’il ne porte pas lui-même la cuillère à la bouche, faites-le à sa place. Au contraire, s’il veut être autonome, laissez-le faire.
Ne forcez jamais votre petit à manger. Cela est totalement contre-productif. Tout ce qui est présenté à l’enfant avec une émotion négative est engrammé comme un mauvais souvenir. Cela peut même être un traumatisme. N’avez-vous jamais eu un réflexe nauséeux émotionnel à la simple évocation d’un aliment qu’on vous a obligé à manger lorsque vous étiez enfant ?
Vous pouvez adapter votre façon de lui proposer les aliments. Par exemple, au lieu de lui demander de goûter, lui suggérer de sentir est une alternative. S’il ne veut pas du tout manger, instaurez le rituel de faire un bisou à l’aliment avant de le jeter. Cela permet de l’associer à une émotion positive et d’avoir un premier contact sensoriel.
Qui consulter ?
La nourriture est un sujet très anxiogène pour la plupart des parents. Ainsi, ne tardez pas trop à faire appel à un professionnel, car le stress parental a tendance à renforcer les dysfonctionnements. Votre vécu doit absolument être pris en compte et accompagné. Si vous sentez que votre interlocuteur minimise cela, n’hésitez pas à demander un deuxième avis.
Les professionnels à qui vous pouvez vous adresser sont les ergothérapeutes et les orthophonistes spécialisés en troubles de l’oralité chez les touts petits. Leur prise en charge concerne les enfants ET les parents. Vos observations sont pertinentes et très utiles pour le soignant.
L’objectif est de réapprendre à apprivoiser les aliments, avec tous ses sens et avec plaisir. Ce sont des séances d’habituation progressive.
J’espère que cet article vous apportera des éclairages si vous faites face à un obstacle au moment de la diversification alimentaire de votre bébé.
💡Vous pouvez retrouver les conseils de Marie Ruffier Bourdet sur son site Internet ou son compte Instagram @ergomums.
⏭️Si le sujet de la diversification, je vous invite à lire cet article sur les différents types ou écouter cet épisode de Milkshaker consacré à la DME.
🎙️Pour aller plus loin, découvrez l’épisode 83 de Milkshaker consacré aux troubles de l’oralité.