milkLetter 1 – Virginie : Cheminer du biberon au sein

Je m’appelle Virginie, j’ai 33 ans et je suis bretonne (qualité non négligeable 😉 ). J’ai trois enfants, trois garçons de 8 ans, 4 ans et demi et 1 an. Dans la vie je fais beaucoup de choses différentes, en ce moment j’anime des réunions de vente autour de produits alimentaires, cosmétiques et ménagers respectueux de l’environnement. Je sensibilise les gens à baisser et améliorer leurs consommations.

J’ai une expérience un peu particulière de l’allaitement puisque comme je le dis souvent j’ai un enfant 100% biberonné, un enfant 50% biberonné 50% allaité durant 6 mois et un enfant 100% allaité. Mon deuxième été tire-allaité de ses six semaines à ses six mois et mon troisième a été allaité exclusivement au sein durant 6 mois et est toujours allaité actuellement à 13 mois.

A la naissance de mon aîné j’avais dit que je n’en avais pas très envie mais que si cela représentait une nécessité pour sa santé je le ferais. J’avais plutôt mal vécu le fait de ne pas être immunisée contre la toxoplasmose durant la grossesse, ce qui me privait de beaucoup de choses que j’appréciais manger et j’avais cette vision de la mère qui est « esclave » de son enfant pendant l’allaitement. Je ressentais le besoin de récupérer mon corps pour moi.

Et puis, à la naissance de mon second, les choses se sont un peu chamboulées car après 6 semaines de vie il vivait un énorme reflux et subissait une forte constipation dûe aux laits anti-régurgitations. Après 6 semaines de vie (et de biberon) il cherchait toujours à prendre le sein et même avec deux traitements pour couper les montées de lait, j’en avais encore et en perdais à chaque biberon. J’ai donc relancé ma lactation à l’aide d’un tire lait et de mon bébé pour sa santé avant tout. Lui donner mon lait en complément de l’anti régurgitation lui a été plus que bénéfique puisque les vomissements et la constipation ont rapidement disparu.

Quand je suis tombée enceinte pour la troisième fois, ça a été rapidement une évidence que j’allais tenter le coup et je ne me suis donné aucun objectif. Je suis entrée en salle de naissance avec en ligne de mire la tétée de bienvenue et même si j’avais envie que ça marche, mon mantra c’était « Si ça marche 1h, c’est bien. Un jour, c’est bien. Une semaine, c’est bien. Un mois, c’est bien. Un an c’est bien. ». Je ne voulais pas me mettre de pression : essayer mais pas m’acharner. 

Le démarrage a été plutôt facile au regard de ce que je vois chez d’autres. Mon bébé tétait comme un chef et j’avais déjà pas mal de lait dès sa naissance. C’est quelques jours après le démarrage que ça s’est compliqué. Je suis passée d’un bonnet A à un bonnet E en l’espace d’une nuit et j’avais les bouts de seins hypersensibles. J’avais la sensation qu’on me brûlait le mamelon au chalumeau à chaque tétée… Une horreur !

J’ai découvert par la suite que mon petit bout avait non pas un frein mais une sorte de filet souple sous la langue qui l’empêchait de faire le vide d’air sur un sein. J’ai aussi découvert plusieurs REF (réflexe d’éjection fort) mais ça n’a jamais semblé poser souci.

Niveau soutien, j’ai pu compter sur mon chéri surtout les premiers jours pour gérer les douleurs. Je voulais stopper et il a su me rappeler comme cela me tenait à coeur. Je ne connais pas beaucoup d’hommes qui cherchent sur google comment désengorger un sein ! et il ne faisait pas que ça, il a été d’un grand soutien sur tous les plans. Comme pour les aînés il donnait le bain, le berçait et le massait pour faire passer les coliques par exemple et il n’a pas eu de mal à créer du lien même si mon dernier est très « maman ». Je pensais qu’au moment de la diversification il prendrait le relais mais non…  j’ai continué à gérer entièrement la partie alimentation seule donc je pense que l’allaitement a été un frein dans son implication au niveau des repas mais pas du reste.

J’ai aussi pu compter sur ma sage-femme d’amour. C’était déjà grâce à elle que j’avais réussi ma relactation pour mon deuzième. J’ai aussi changé de pédiatre pour une pédiatre consultante en lactation IBCLC.

Coté boulot cela s’est avéré assez simple. Avant le confinement, j’étais Webdesigner freelance, je travaillais déjà à la maison ce qui me permettait de continuer d’allaiter à 100% au sein et à la demande et avec le confinement j’ai dû me recycler car mon activité était incompatible avec les trois enfants à la maison et l’école etc , etc … Mais là encore j’ai choisi un travail me permettant de travailler depuis chez moi tout en gardant mon petit bout.

La suite et un éventuel sevrage ? On n’y est pas encore. Mais je pense qu’il y aura un sevrage induit vers 2 ans / 2 ans et demi pour la nuit au moins. Pour le reste je me laisse porter.

L’allaitement est l’une des plus belles expériences que j’ai pu vivre. Il n’a pas réellement eu un gros impact mais il a prolongé des changements que j’avais déjà amorcé dans l’éducation de mes enfants.

Un conseil pour les mamans qui veulent allaiter ? 

De s’accrocher. Les premiers jours peuvent paraître bien difficiles mais passés les premiers soucis ça peut vraiment devenir une expérience magique. J’ai envie de leur conseiller de bien se documenter en amont car ça permet plus vite de mettre le doigts sur les éventuels soucis. Souvent, comme pour beaucoup de choses, plus vite c’est pris en charge plus vite c’est résolu !
J’ai aussi envie de leur conseiller de bien s’entourer et de ne pas s’encombrer de professionnels qui remettent l’allaitement en doute.

L’interview Fast-Milk !!

  • Ta tétée insolite ? 

Je n’ai pas souvenir d’une tétée plus insolite que les autres mais à vrai dire je ne me pose jamais la question du lieu pour allaiter, alors on va dire que la plus chouette était tout en haut d’une montagne sous un grand soleil, avec un panorama de dingue pendant que le reste de la famille faisait de la luge. Beauté, sérénité et calme.

  • Le truc le plus glamour qu’il t’ait été donné de vivre durant l’allaitement ? 

Le truc le plus glamour ironiquement parlant c’est quand bébé est malade et qu’il m’écrase ses crottes de nez sur le sein pendant qu’il tète. Mdr

  • Ta position préférée dans le kamasutra de l’allaitement

Je n’ai pas de position préférée. Je varie super souvent suivant le lieu, s’il y a un moyen de portage, etc… Ceci dit « La louve » m’a sauvé de ma montée de lait.

  • Si en un mot tu pouvais me résumer ton allaitement.  

Amour.